
15 janvier 2025
OTTAWA – B’nai Brith a écrit à deux ministres fédéraux dans le cadre de sa campagne visant à interdire l’affichage public de l’iconographie nazie au Canada.
« Nous croyons que l’affichage public de ce symbole haineux — un symbole de génocide, d’oppression et de mal absolu — est contraire aux valeurs canadiennes », a écrit B’nai Brith dans une lettre envoyée mercredi à l’honorable Arif Virani, ministre de la Justice, et à l’honorable Kamal Khera, ministre responsable de la mise en œuvre de la stratégie canadienne de lutte contre le racisme. « Pourtant, malgré son histoire atroce, l’affichage public de la croix gammée nazie reste légal au Canada. »
La semaine dernière, B’nai Brith a lancé une pétition exhortant le gouvernement à adopter une législation alignant le Canada sur des alliés comme l’Allemagne et l’Australie, qui ont interdit l’affichage public des icônes nazies et de la croix gammée nazie, avec des exceptions raisonnables pour l’éducation historique ou l’expression artistique. Mercredi, la pétition avait recueilli plus de 7 600 signatures.
L’engagement de B’nai Brith sur cette question découle en grande partie d’un incident à Saint-Barnabé-Sud, dans le sud-ouest du Québec, où La Presse canadienne a rapporté qu’une famille affiche des croix gammées nazies sur sa propriété pour faire une déclaration politique. Fin août 2024, un tribunal québécois a ordonné aux propriétaires de retirer les panneaux, bien que d’autres procédures judiciaires soient prévues pour vendredi.
Dans sa lettre aux ministres fédéraux, B’nai Brith a cité le cas de Saint-Barnabé-Sud comme un exemple récent d’une tendance préoccupante. Diverses manifestations à travers le Canada ces dernières années, comme lors d’un match de softball Israël-Canada, ont inclus des affichages de la croix gammée nazie et d’autres symboles associés au Troisième Reich.
« Ces symboles de haine ne sont pas seulement une insulte aux Canadiens juifs », a déclaré Henry Topas, directeur régional pour le Québec et les provinces de l’Atlantique de B’nai Brith, qui s’est rendu à Saint-Barnabé-Sud mercredi et a rencontré des responsables locaux près de la maison arborant les croix gammées nazies. « Des milliers de Canadiens, y compris de nombreux Québécois, se sont battus et sont morts pour renverser le régime hitlérien. En tant que Canadiens, nous devons nous unir pour rejeter l’utilisation perverse de la croix gammée nazie et d’autres images nazies. »