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Le 8 octobre 2024
OTTAWA – Alors que la communauté juive canadienne fait face à des menaces de sécurité croissantes, B’nai Brith exhorte le gouvernement fédéral à mettre en place un processus plus rigoureux pour examiner les individus venant de l’étranger afin de déceler tout signe de radicalisation.
« La récente vague de complots terroristes déjoués impliquant des individus radicalisés qui visaient les Juifs canadiens souligne l’urgence de mettre en place des mesures de sécurité plus strictes », a affirmé B’nai Brith mardi dans son mémoire de quatre pages au Comité permanent de la sécurité publique et nationale (CPSPN) de la Chambre des communes. « Des fonds et des ressources supplémentaires doivent être alloués pour renforcer les Équipes intégrées de la sécurité nationale (EISN) [une force opérationnelle commune reliant les forces de police locales et nationales] afin d’accroître leur capacité à surveiller, identifier et prévenir l’entrée de personnes ayant des idéologies extrémistes et antisémites au Canada. »
Notre première recommandation concerne l’entrée des individus radicalisés au Canada. Elle appelle à la création de mesures de filtrage renforcées conçues pour détecter tout signe de radicalisation ou d’extrémisme, y compris les manifestations de croyances antisémites, chez les personnes venant d’autres pays.
La deuxième recommandation demande au gouvernement d’enquêter sur la manière dont les opinions haineuses et extrémistes se répandent au sein de la société canadienne – y compris le rôle joué par les réseaux sociaux et certaines entités basées dans ce pays. B’nai Brith a, par exemple, démontré que certaines institutions canadiennes ont invité des prédicateurs étrangers comme Mohammed Hoblos « à promouvoir des idéologies radicales qui dépassent le cadre du discours religieux pour entrer dans l’incitation antisémite. »
B’nai Brith a préparé ces recommandations pour aider le CPSPN à renforcer la législation sur la sécurité nationale, dans le cadre d’un processus de révision déclenché par l’inquiétude croissante concernant le nombre de complots terroristes déjoués au Canada, en particulier ceux visant la communauté juive.
Par exemple, en juillet, la Gendarmerie royale du Canada (GRC) a arrêté un père et son fils à Toronto pour avoir prétendument planifié une attaque majeure. Il est apparu plus tard que le père, Ahmed Mostafa Eldidi, pourrait avoir combattu pour l’État islamique en Syrie (EI) avant d’immigrer au Canada. Il est devenu citoyen en mai, quelques semaines avant son arrestation.
« Malheureusement, le cas d’Eldidi montre qu’il existe des citoyens canadiens qui participent à des activités radicales et qui ont été impliqués dans des actes terroristes », a déclaré David Granovsky, directeur des relations gouvernementales de B’nai Brith Canada. « Le ministre Dominic LeBlanc [Sécurité publique, Institutions démocratiques et Affaires intergouvernementales] doit veiller à ce que des ressources soient consacrées à la surveillance de la propagation des opinions extrémistes au sein de la population canadienne, avec une attention particulière à l’antisémitisme et à la violence contre la communauté juive. »
Début septembre, une opération conjointe EISN-Bureau fédéral d’enquêtes des États-Unis (FBI) a déjoué un autre complot lié à l’EI, impliquant cette fois Muhammad Shahzeb Khan, un ressortissant pakistanais qui serait entré au Canada avec un visa d’étudiant.
Les officiers ont appréhendé Khan alors qu’il tentait de franchir la frontière vers New York, où il aurait eu l’intention de tuer des Juifs pendant les fêtes juives.
« Nous félicitons les agences de sécurité canadiennes pour leurs efforts incessants visant à assurer la sécurité de notre pays », a déclaré Richard Robertson, directeur de la recherche et du plaidoyer de B’nai Brith Canada. « Mais comme notre organisation l’a souligné dans ses récentes recommandations pour le budget fédéral, le gouvernement doit accorder une plus grande importance à la sécurité nationale.
« Cela est particulièrement nécessaire pour atténuer les menaces contre la communauté juive, qui a fait face à un nombre sans précédent d’incidents antisémites en 2023. »