B’nai Brith Canada fait appel du refus du gouvernement de divulguer les documents relatifs à l’Holocauste

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Graphique du juge Deschênes avec le rapport sur les criminels de guerre

19 décembre 2024

OTTAWA – B’nai Brith Canada fait appel de la décision de Bibliothèque et Archives Canada (BAC) de ne pas déclassifier des informations sur des personnes soupçonnées de nazisme qui se sont installées au pays après la Seconde Guerre mondiale.

« L’intérêt général favorise clairement la divulgation d’informations historiques concernant la réponse (ou l’absence de réponse) du gouvernement du Canada aux criminels de guerre nazis présumés qui ont immigré au Canada après la Seconde Guerre mondiale », a déclaré B’nai Brith jeudi dans une déclaration commune.

Cette déclaration a été signée par 39 universitaires et institutions telles que la Société historique du Canada et le Musée de l’Holocauste de Montréal.

« Les historiens et le public canadien en général n’ont pas encore eu accès aux conclusions détaillées et aux recommandations spécifiques de la Commission Deschênes. La publication de ces informations est essentielle » lit la déclaration commune.

La déclaration commune est une démonstration du soutien public aux efforts de B’nai Brith pour renverser le refus de BAC de notre dernière demande d’accès à l’information pour obtenir le rapport final complet et non censuré de la Commission Deschênes de 1986. Cette commission, portant le nom de son président, le juge Deschênes, a enquêté sur les allégations selon lesquelles le Canada avait permis à des criminels de guerre nazis présumés d’entrer dans le pays dans l’immédiat après-guerre. David Matas, conseiller juridique principal honoraire de B’nai Brith, a représenté notre organisation devant la Commission et a signé la déclaration commune de jeudi.

« Nous devons empêcher l’histoire de se répéter », a déclaré David Granovsky, directeur des relations gouvernementales de B’nai Brith Canada. « Il est impératif que tout le monde comprenne la mesure dont le pays fut complice en permettant aux nazis d’échapper à l’obligation de rendre compte de leurs crimes.

« La nécessité d’une divulgation complète du rapport de la Commission a malheureusement été mise en évidence par l’affaire Hunka », a déclaré M. Granovsky, faisant référence à un scandale survenu en septembre 2023, au cours duquel le Parlement a, par inadvertance, ovationné Yaroslav Hunka, qui aurait servi dans la 14e division Waffen SS pendant la Seconde Guerre mondiale.

B’nai Brith a réitéré son appel à BAC pour dévoiler le rapport Deschênes immédiatement après la débâcle de Hunka. En février 2024, le gouvernement a partiellement acquiescé en publiant la majeure partie d’une étude réalisée en 1987 par l’historien Alti Rodal.

Les travaux de M. Rodal, qui s’appuient en grande partie sur des documents encore confidentiels, ont été les premiers à montrer la mesure dans laquelle le Canada a servi de refuge à d’anciens nazis.